(BFM Bourse) – Payer pour se débarrasser du pétrole peut sembler absurde. C’est pourtant ce que sont en train de faire certains producteurs, notamment américains. En cause, la saturation des capacités de stockage face à une destruction sans précédent de l’offre, à laquelle s’ajoutent la complexité et le coût de redémarrage d’un puits si le producteur choisit de le fermer.
Dans un marché de l’or noir qui se désagrège depuis la guerre des prix lancée par Riyad au lendemain de l’échec des négociations avec la Russie lors du dernier sommet de l’Opep+, les cours de l’ensemble des variétés de pétrole plongent depuis fin février dernier. Vendredi dernier, plusieurs références sont tombées sous le seuil des 10 dollars le baril. Un brut soufré du Dakota du Nord a même atteint un prix négatif de 50 cents. Comment un producteur en arrive-t-il à payer pour se débarrasser du pétrole qu’il produit?
La logique voudrait que le producteur se contente de stocker en attendant que les prix remontent pour éviter de vendre à perte. Mais « ce qui distingue l’énergie des autres matières premières c’est qu’elle doit être contenue dans ses propres infrastructures. Ce qui, pour le pétrole, comprend les oléoducs, les navires, les terminaux d’exportation, les stockages, les raffineries et les réseaux de distribution », rappellent les analystes de Goldman Sachs. Or, l’ensemble de ces capacités de stockage…